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Aven du Fourchu : amont et aval (hors plongée)

Publié le par Lucas

Le dimanche 27 septembre, le spéléo club des Sophitaupes (Valbonne) a souhaité réaliser l'initiation de 3 nouvelles recrues à l'aven du Fourchu, dans les Alpes-maritimes. C'est l'occasion pour moi de découvrir cette grande classique du département. 

Description de la cavité

L'aven du Fourchu s'ouvre en bordure de la D12 allant de Gourdon à Caussol. L'entrée maçonnée débouche sur une série de verticales, respectivement de 6, 3, 8, 17 et 25 mètres. Dans le P25, deux itinéraires sont alors possibles : 1) réaliser un pendule facile pour atteindre le départ d'un vaste réseau de galeries amont ou 2) descendre jusqu'au fond du P25 et suivre la rivière jusqu'à un siphon, à la profondeur de 118 mètres. 

A l'amont, la cavité se finit sur plusieurs siphons ou passages impénétrables. A l'aval, le siphon, à - 118 m, peut être plongé pour accéder à un vaste réseau postsiphon qui se termine aussi sur des passages impénétrables. 

Objectif de la visite :

Visiter le réseau amont, repérer le S3, le lac, la rivière amont et une vaste cheminée d'une vingtaine de mètres de hauteur. Pour Jean-Paul et moi, l'objectif est, également, de visiter la partie aval jusqu'au siphon de - 118 m.

Entrée maçonnée de l'aven du Fourchu. Hector et Maël attendent le top départ !

Entrée maçonnée de l'aven du Fourchu. Hector et Maël attendent le top départ !

Pierre équipe rapidement la cavité et la descente des puits s'enchaîne pour tout le monde. Après le premier ressaut de 6 mètres, j'installe un capteur enregistreur de température-humidité de ma conception (une fois le système finalisé, il fera l'objet d'un article complet). 

Le cheminement jusqu'au bas des puits est évident et l'équipement idéal. A noter que le R6, le R3 et la première moitié du P17 peuvent être descendus en libre grâce à la présence abondante de barreaux métalliques.  

Le premier prototype est en place !

Le premier prototype est en place !

Après un très simple pendule, à mi-hauteur du P25, nous prenons pied dans le labyrinthique réseau amont. Il vaut mieux avoir une topographie à jour pour s'y retrouver !

Le début du réseau est boueux et visuellement peu agréable. Mais, à l'approche du lac, et donc au moment où nous retrouvons la rivière, la cavité devient bien plus esthétique. Avec les 3 débutants, nous nous autorisons même un petit détour pour aller repérer le S3. Le groupe des vétérans spéléos reste en arrière ! Quel comble ! 

Les initiés se débrouillent à merveille dans les quelques étroitures et apprécient le superbe siphon.

Galerie principale du réseau amont

Galerie principale du réseau amont

Le S3

Le S3

A l'arrivée au lac, nous remarquons que le niveau d'eau est très bas. Les orages des semaines passées n'ont pas eu d'effet sur le niveau d'eau de la rivière. 

Nous remontons quelques bassins peu profonds et arrivons à une intersection : tout droit pour partir vers l'extrême amont, le S4 et le S5, et à droite pour se diriger dans un méandre, parcouru par la rivière, et qui se finit sur une large cheminée remontante d'une vingtaine de mètres de hauteur. Nous choisissons de partir à droite. Une visite des réseaux d'extrême amont rallongerait trop notre exploration. 

Méandre parcouru par la rivière amont du Fourchu

Méandre parcouru par la rivière amont du Fourchu

Après avoir repéré la cheminée remontante, nous entamons la marche de retour jusqu'au P25. Si on ne se perd pas, cela va relativement rapidement. 

La remontée démarre pour la majorité du groupe, mais Jean-Paul et moi décidons, comme convenu, de partir visiter l'aval. Nous attendons la remontée de tout le groupe pour déséquiper le pendule et équiper le fractionnement permettant de descendre la seconde moitié du P25. 

Il suffit de suivre la rivière dans la galerie. Aucun souci d'orientation. La galerie change cependant d'aspect régulièrement, tantôt large, avec des bassins profonds (présence d'un pont de singe), tantôt en méandre étroit, tantôt une trémie avec quelques passages plus étroits. 

Méandre aval. Il manque l'échelle mais ce n'est pas aussi étroit que ce qu'il y paraît. Astuce : soit passer en hauteur en oppo, soit prendre pied dans le fond de la rivière

Méandre aval. Il manque l'échelle mais ce n'est pas aussi étroit que ce qu'il y paraît. Astuce : soit passer en hauteur en oppo, soit prendre pied dans le fond de la rivière

Méandre aval dans ses parties plus larges

Méandre aval dans ses parties plus larges

La progression n'est pas difficile, mais plutôt pénible. Un R7 et un P7 sont présents sur le trajet et peuvent être descendus sans matériel (oui, même le P7, il y a des barreaux métalliques). 

Après un cheminement assez long, malgré la courte distance, le volume s'agrandit. C'est la rivière des Courbettes ! Encore quelques dizaines de mètres et nous voilà au siphon de - 118 mètres.

Siphon de - 118 mètres, terminant la partie aval visitable hors plongée

Siphon de - 118 mètres, terminant la partie aval visitable hors plongée

Nous entamons ensuite le long retour jusqu'au puits et le déséquipement intégral de la cavité. Au passage, je récupère la sonde (elle ne devait rester sous terre que pour la journée, pour vérifier son bon fonctionnement). 

Nous ressortons en surface aux environs de 18 h 00, avec un retard assez conséquent par rapport à la première équipe qui nous attendait... 

Nous aurons donc visité, et décrit ici, la majeure partie du réseau amont et aval, hors parties réservées aux spéléo-plongeurs. Il manque seulement l'extrême amont vers le S4 et S5. Cette cavité, qui n'est pas magnifique, présente tout de même un parcours varié (puits, méandres, galeries, rampings, rivière) et est assez facile, ce qui la destine aux spéléos en cours de formation. 

Fiche d'équipement : 

R6 (facultatif) C10 : (1b + 2b) ; R3 libre ; P8 : C20 : (2b + 2b) ; P16 : départ en libre sur barreaux, C20 : (2 barreaux + 2 b) ; P25 : C40 : (2b + 2b + 2b). A l'aval, R7 et P7 en libre

Temps sous terre : 7 h 30

Résultats de la sonde de température le 27/09

Résultats de la sonde de température le 27/09

Voici les relevés faits par la sonde. Elle était placée à - 6 mètres, dans une zone de courant d'air. Le 27/09, le courant d'air était important et aspirant. 

La température à l'extérieur a varié entre 14 degrés (10 h) et 21 degrés (17 h). On voit bien l'effet du réchauffement progressif de la surface, et donc de la cavité sur ses premiers mètres. A noter, le pic de température visible aux environs de 15 h 30 est dû au passage de l'équipe 1 lors de la remontée. 

Il faut maintenant tropicaliser le système (l'étanchéifier), revoir l'autonomie et le laisser en place sur une plus longue durée. 

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