Gouffre de Rouge-Brûlé et cavités de Pierre-la-Treiche
Pour ce premier week-end de mars, le temps est bien trop pluvieux pour envisager de grosses sorties dans le Doubs ou au Rupt-du-Puits. Je décide de rester en Meurthe-et-Moselle pour découvrir les trous du département.
Pour samedi, je choisis d'aller explorer la cavité la plus profonde du 54, à savoir le Gouffre de Rouge-Brûlé. En cherchant quelques informations sur le net, je ne trouve ni topos, ni fiches d'équipements, ni comptes-rendus... ça sent le trou oublié après la découverte et jamais rééquipé... mais je ne me laisse pas impressionner !
Le trou s'ouvre dans un bois à proximité d'un champ à Revémont. Attention ! Les coordonnées sur le site du CDS 54 sont fausses de plus de 200 mètres. Voici les coordonnées exactes de la cavité :
UTM 31T 690181 5482022
J'équipe à partir d'un arbre et je désescalade le premier ressaut. On arrive ainsi devant un premier puits d'environ 6 mètres. Il y a 2 spits en tête du puits. Je visse une plaquette à moitié à cause de la rouille, et l'autre plaquette se visse en entier. Au moment de me mettre en poids, le spit qui semblait idéal casse... Bien refroidi, je modifie mon amarrage de tête en me servant du spit rouillé en tant que dev avec un angle assez soutenu.
J'entame ma descente et j'arrive à un replat qui précède un P10. A ce niveau, il y a plusieurs spits, tous rouillés, ou tournant dans la paroi... j’équipe donc avec des amarrages naturels plus que douteux...
En tête du P10, il y a un spit qui semble en très bon état, je décide donc de descendre sur ce point en adaptant mon équipement pour diminuer les conséquences d'une rupture, mais heureusement, la descente se passe sans souci.
On arrive ainsi dans le seul volume de la cavité. La salle est couverte de déchets et d'ossements. Rien de très engageant.
Après m'être trompé de boyau, je trouve le bon chemin pour la suite de la cavité. Il s'agit d'une diaclase aux dimensions assez agréables. Après quelques mètres, on arrive à un P3 qui est plutôt bien équipé, ce qui surprend après le départ hasardeux de la cavité.
La suite de la diaclase est plus belle, il y a quelques écoulements et quelques concrétions.
J'arrive ensuite au sommet du P30 final. Mais grosse interrogation... il n'y a ni spits, ni amarrages naturels... Impossible de poser une corde pour descendre. Je finis par voir un spit en ressortant de l'étroiture du puits, quelques mètres avant celui-ci. Mais de toute façon il est absolument inutilisable. Je suis donc obligé d'abandonner à cet endroit et de regagner la surface.
Voici la fiche d'équipement pour ceux qui souhaiteraient s'y rendre : C37 (AN à l'entrée) + (dev/S à -1) + (2 AN à -8 + AN à -8) + (1S à -9) + C12 (AN+1S à -20 + 2S à -20)
Temps sous terre : 2h
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Dimanche 3 mars :
Olivier et Théo, qui ont passé la nuit de samedi dans le refuge de Pierre-la-Treiche, me proposent de me faire découvrir 2 cavités de la zone : Sainte-Reine et Sept-Salles. Après quelques discussions, j’accepte et je les rejoins sur le coup de 9h30 ... mais ils sont encore au chaud dans leurs duvets... Il faudra plus d'une heure pour qu'ils se lèvent, déjeunent et se mettent en combi !
Nous rentrons sous terre à 11 heures par l'entrée I. Nous arrivons rapidement dans la Salle des Draperies, où nous sommes venus poser une corde en fixe afin de sécuriser un passage au-dessus d'un puits artificiel pour de futures initiations.
Nous prenons ensuite la direction du Canyon où nous ferons une séance photo !
Nous faisons demi-tour, et nous traversons les quelques étroitures et boyaux pour atteindre la salle du Calvaire où les deux compères sont fiers de me montrer leur désobstruction ! Cela se présente comme un boyau bas de plafond, colmaté par du sable, et qui, après désobstruction, donne sur un agrandissement où l'on peut se retourner aisément, avec une petite cheminée impénétrable, d'où semble souffler un léger courant d'air.
Nous trouvons quelques fossiles de coquillages, et nous remarquons sur les parois les différentes couches de sédiments de la Moselle.
Nous continuons ainsi notre avancée dans la cavité jusqu'à la salle de la Rotonde et l'à-pic de 5 mètres que Théo souhaite rééquiper prochainement. Olivier et Théo désirent s'arrêter ici et faire demi-tour... mais, quant à moi, j'ai envie de réaliser la boucle de la cavité en revenant par la galerie de l'Est. Je pars donc en solo et les retrouverai à la sortie. La galerie étant exceptionnellement sèche, elle se parcourt très rapidement et j'arrive au point de rendez-vous en avance.
Une fois qu'ils me rejoignent, je propose de sortir par l'entrée D de la grotte (histoire de faire une "traversée"), en passant par la Salle Napoléon. Mais ils me préviennent qu'il y a deux passages avec de l'eau et qu'ils ne veulent pas aller se mouiller... Bien déterminé, je décide d'y aller ! Les deux passages contiennent peu d'eau et je ne me mouille pas plus haut que la cheville.
Je sors de la cavité après quelques photos, il est 12h30.
Temps passé sous terre : 1h30
Olivier et Théo me rejoignent et nous prenons la direction de Sept-Salles pour changer une corde sur un ressaut, avant d'aller manger. Nous passons par le puits du Chouchen, orifice désobstrué permettant d'arriver dans la cavité après les Sept Salles (qui ont donné le nom de la cavité).
Nous remontons un méandre très agréable, jusqu'à arriver au ressaut en question que Théo rééquipe.
Pendant qu'il change la corde, Olivier et moi partons visiter quelques galeries du réseau, où nous ferons quelques photos avec des jeux d'ombre.
Nous faisons demi-tour, en récupérant au passage le maître équipeur, et regagnons le monde du dessus afin de prendre un repas bien mérité !
Temps sous terre : < 1h
Une journée géniale n'ayant pas pour objectif la performance sportive, mais plutôt la détente et la franche camaraderie.